Retrouvons le sourire./ Jun

Lorsque Jun lui donna rendez vous à l’entrée du quartier Ginza, Jenifer
se contenta d’acquiescer , et raccrocha après lui pour se rendre dans le
jardin où son chauffeur, qu’elle avait bipé, une seconde plus tôt.
Mais voila, il y avait sa mère dans les parages… Que fichait-elle ici?
Était-elle franchement obligée de se trouver sur son chemin dès que la
jeune femme avait quelque chose d’important à faire? A croire que oui.
Jenifer avait cru que sa mère avait filé, lorsqu’elle ne lui avait pas répondu
dans les escaliers. Mais non, elle était à nouveau devant elle, en négligé de
soie, les bras croisés sur la poitrine, et l’air plutôt fâché. Qu’Est-ce que
sa fille allait faire à cette heure dehors? Pourquoi avait elle besoin de son
chauffeur? Et d’autres questions tombèrent, Jenifer soupirant légèrement.
A croire que tous les parents étaient décidés à tomber sur leurs enfants
ce soir. La jolie brune finit simplement par regarder sa mère, de cet air
froid et indifférent qu’elle arborait avec elle et avec son père. Ils ne
s’aimaient plus, tous les deux? Qu’ils se débrouillent sans elle maintenant,
les émotions étaient bannies, entre eux, dans cette demeure. Finalement,
la réponse de la jeune femme tomba simplement, avec une gravité
déconcertante : depuis est-ce que sa mère se souciait d’elle? C’était dur ,
n’est-ce pas, très dur. Mais la rancœur avait débordé, elle était passée
par-dessus bord, avait coulé doucement pour lui brûler les lèvres.
C’était un parfait exemple pour montrer pourquoi Jenifer pouvait
comprendre Jun.

On ne pouvait nier que la jeune femme était plutôt altruiste.

Elle s’intéressait aux autres, elle essayait de les aider, de les comprendre,
de ne pas les juger… Avant, elle n’était pas tout à fait comme cela,
c’était certainement toute cette histoire qui l’avait faite évoluer,
qui l’avait faite grandir.
Elle n’était plus une enfant, elle voulait être à la hauteur pour
ses amis, elle voulait être là pour les aider ses amis, Jenifer voulait être
quelqu’un d’assez responsable et fiable pour qu’on puisse s’appuyer sur
elle. En fait, c’était assez simple, elle voulait juste être quelqu’un de bien,
elle voulait mériter la confiance de ses amis, de Jun. Alors oui, elle pouvait
se mettre à sa place, surtout à la sienne, nous n’expliquerons pas à nouveau
tous les points communs qui les avaient liés.

La jeune femme laissa donc tout cela derrière elle, l’occultant, le repoussant
loin au fin fond de son esprit, par habitude. Elle rejoignit donc son chauffeur
qui lui ouvrit la porte de la voiture noire aux fenêtres fumées, assez pour
qu’on ne voit pas qui pouvait être à l’intérieur. S’accoudant à la portière,
elle regarda dehors sagement, le paysage défilait, et miracle, il n’y avait
pas de bouchons, ou du moins pas beaucoup. Elle n’aurait que quelques
minutes de retard . Son chauffeur s’arrêta donc prés du pont, Jenifer lui
assurant qu’elle l’appellerait si besoin pour le retour. La jeune femme
repéra rapidement le brun, il n’y avait pas énormément de jun d’un mètre
quatre vingt trois dans les parages. Alors Jenifer s’approcha avec le sourire.

« Désolé pour le retard, ma mère était à la maison. »

Comme à son habitude, la jeune fille se hissa, ne portant pas de talons
ce soir, pour déposer un baiser sur la joue de son ami, toujours aussi
souriante et calme. Il aurait pu faire totalement la tête, elle aurait tout
tenté pour le dérider un peu au cours de la soirée . Elle récupéra finalement
son équilibre, regardant la ville illuminée autour d’elle. Il faisait bon ce soir.
Jenifer secoua légèrement la tête pour chasser ses pensées parasites de
son esprit avant de se retourner vers Jun.

« Tu me montres ce restaurant? »

Alors elle le suivit, les mains dans les poches de sa veste claire et
légère.

La nouvelle saison, les couleurs douces et claires. Jenifer se souvenait
que jun préférait l’été à l’hiver, il devait être ravi de voir les beaux jours
arriver non? Allez savoir pourquoi la jeune femme pensait à cela en
regardant autour d’elle, comme souvent, pourquoi elle ne pensait pas
à autre chose, de complètement différent… Jenifer coupa rapidement
son téléphone pour le moment, hors de question d’être dérangée par
son père ou sa mère, il n’ y avait qu’eux pour l’appeler à ce moment là.
Et puis, elle était curieuse de savoir où Jun allait l’emmener, elle n’était
pas sortie dans Ginza depuis un petit moment, étant assez studieuse ces
derniers temps, même si elle se permettait de voir quelques amis de
temps en temps, hors de question de prendre du retard dans les études…

L’attente ne fut pas spécialement longue, Jun s’était perdu quoi, une dixaine
de minutes dans son esprit, ressassant certaines choses qui au final, ne
servaient qu’à l’irrité d’avantage. Se stoppant intérieurement, il inspira un
grand coup, avant de souffler, à quoi bon se prendre la tête franchement ? Son
avenir, c’était à lui de le jouer, pourtant, il le savait, au plus profond de
lui, il deviendrait avocat, c’était l’indéniable fatalité, bah, avec le temps,
il s’y ferai de toute façon. On pourrai croire à une faible personnalité que de
ne pas s’obstiner d’avantage, mais un garçon réfléchit commeJun savait
pertinemment que ses choix finissaient toujours par être les bons, il se faisait
sufisemment confiance.

Il sentit la présence de Jenifer avant même qu’elle
ne soit près de lui, voilà pourquoi le nippon se retourna, ne pouvait garder ce
visage froid, aussi, il sourit à son amie, qu’il était bon de la voir, elle
avait ce sourire communicatif et ce naturel qui faisait qu’il était tout
bonnement impossible de résister, et puis quel est le crétin qui tenterai de
résister ? 8D Le bisou, au début, geste peu apprécié par un Jun peu
démonstratif, pourtant aujourd’hui, si elle ne le lui faisait pas, il se poserai
des questions, allez comprendre. Lui en revanche, ne lui offrit qu’un doux
sourire en retour.

« Je comprends, ça doit être la soirée des
parents »

Plaisanta t-il plutôt siniquement, en d’autres termes,
elle comprendrait par ce simple sous entendu qu’il en était de même pour lui et
c’est bien la seule chose qu’il comptait dire à ce propos pour
l’instant.

« Yes, allons-y »

Se mettant en
marche, il restait à côté de Jenifer, plutôt silencieux. Vous allez surement
trouver Jun indécis, et changeant, mais il faut s’habituer
=p

« Mh, ça t’ennuie si on marche un peu d’abord ? »

Si, il avait faim, mais cette ambiance de début de soirée rendait Jun
plus pensif, et marcher avec sa jeune amie à ses côtés lui apportait un petit
plus, être entourés par des autres personnes dans un restaurant et n’avoir qu’un
semblant d’intimité ne le branchait pas finalement.

« Au fait,
tu n’avais rien de prévu ce soir ? Je t’ai appelé, mais je n’ai même pas pris la
peine de te poser la question »

Sait-on jamais, desfois qu’elle
ai annulé un plan à cause de lui, ce qu’il ne souhaitait pas, mais en même
temps, c’était peut-être égoïste de sa part, mais il s’en ficherai, puisqu’elle
était là, avec lui, pour une fois, il ne se remettrait pas en question,
profitons du moment présent, il l’avait voulu auprès de lui, c’était chose
faite. S’étirant, il reposa son regard sur elle avant de lui sourire à nouveau,
pour finalement regarder devant lui, les mains dans les poches.

«
J’aime cette atmosphère… pas toi ?»

Simple affirmation, somme
toute banale, mais tellement habituel d’un Ichiro qui commente des choses
simples. Atmosphère en effet tranquille, malgré l’irritation précédente, le fait
de marcher à deux sous les lampadaires, l’air tiède agréable les enveloppant
alors qu’ils empruntèrent un petit chemin créer pour traverser un genre de parc
rempli d’arbre, éclairé par de simples lampions plutôt traditionnels, un endroit
apprécié par le brun qui se retrouvait souvent ici pour se perdre dans ses
pensées.

jenifer avait fini par arriver, une dizaine de minutes plus tard. Jun était appuyé
à la barrière, regardant l’eau couler plus bas, du moins, de ce qu’elle voyait de la voiture. Le jeune homme se tourna vers elle avant qu’elle ne soit à sa hauteur,
si bien qu’elle put lui adresser son habituelle sourire calme, enjoué. La jeune
femme fut heureuse de recevoir un sourire en retour, elle avait un peu peur que
jun soit toujours aussi remontée que tout à l’heure. Mais non, il avait l’air un
peu plus calme, même si, elle le savait à force de fréquenter Jun, rien n’était calmé
au fond de lui, ou alors il en faudrait peut-être peu pour qu’il s’emporte.
Déjà qu’il était de nature impulsive… Arrivée à sa hauteur, elle se hissa donc
pour déposer un baiser sur sa joue, habitude qu’elle avait prise au début pour embêter le jeune homme. Jun n’était guère démonstratif, et elle savait
qu’il n’appréciait que peu cette marque d’affection quelques mois
auparavant. Maintenant, c’était plus une habitude, un baiser en échange
d’un sourire toujours aussi doux Que jun, leur manière de se dire « bonsoir ».

A sa remarque plutôt cynique, la jeune femme ne perdit pas son sourire pour
autant, mais comprenant qu’elle avait vu juste. Elle ne chercherait pas à en
savoir plus, sauf si Jun lui en parlait d’elle-même, hors de question de
plomber l’ambiance alors qu’elle était venue pour lui changer
les idées.

« Ils ont du se passer le mot. »

Jenifer avait ajouté cela d’un ton léger, il était en effet hors de question
de laisser leurs parents s’immiscer dans cette soirée pour la gâcher alors
qu’ils en avaient déjà assez fait. Ils étaient bien servis, tous les deux,
niveau situation familiale hein .
Finalement ils se mirent en route, Jenifer marchant aux côtés du grand brun.
Il y avait souvent des silences entre eux, et les deux jeunes gens ne
semblaient pas être du genre à parler pour rien. Cela ne gênait en rien Jenifer,
il y avait bien des moment où il était inutile de dire quoi que ce soit .
Pourtant elle leva le nez vers lui lorsqu’il proposa de marcher un peu avant
d’aller dans le restaurant dont il lui avait parlé. Elle, elle s’en fichait à vrai dire,
elle n’avait pas faim, mais ce ne devait pas être la même chose pour Jun.
Pourtant elle lui adressa un sourire et hocha la tête.

« Non, pas du tout. »

On aurait pu croire que Jenifer économisait ses mots, mais non,
elle était juste comme ça. Elle avait de lui faire plaisir, alors s’il
souhaitait marcher, qu’ils marchent, ce n’était absolument pas un problème.
Suivant les lampadaires, ils finirent par se retrouver dans un chemin calme,
un endroit entouré d’arbre et de lampadairexD de papier ou d’une
quelconque matière si fine. Jenifer n’était pas une jeune femme difficile,
encore moins avec son ami. Si vous lui proposiez de passer un moment
à marcher dans un parc avec Jun, ou une soirée mouvementée en boîte
ou ailleurs, son choix était déjà tout fait. C’était peut-être pour cela
qu’elle avait été si rapide à accepter sa proposition. Elle aimait passer
du temps avec lui, de plus, elle ne l’aurait jamais laissé après ce qu’il
semblait s’être passé entre son père et lui ce soir.

Quelque chose de prévu? A nouveau la jeune femme leva les yeux vers lui
avant de secouer la tête.

« Non, non, ne t’en fais pas, j’aurais passé la soirée dans ma
chambre alors… Je suis contente d’être là. »

Elle lui adressa un sourire joyeux.

La jeune femme était contente oui, qu’il l’ait appelé, qu’il ait pensé pouvoir
compter sur elle, mais elle n’en dit rien. C’était un sous entendu peut-être
un peu trop dissimulé pour être perçu directement, mais tant pis.
Qu’il soit égoïste, elle resterait auprès de lui tant qu’il en aurait besoin .
Jenifer avait ce qui pourrait être un défaut de se soucier plus des autres
que d’elle-même. Elle avait passé des moments sombres renfermés
sur soi, instinctivement alors, elle se tournait vers les autres. Il y avait
des conséquences bien plus présentes que l’on ne pouvait l’imaginer à
son année. Pourtant elle n’y pensait pas, encore moins à cette instant,
alors qu’un sourire doux s’affichait sur son visage.

« Si, c’est calme, c’est … Apaisant, oui. Et puis c’est un bel endroit. »

Les choses simples avaient certainement plus de savoir parfois que d’autres.
Jenifer se souvenait du jour où ils s’étaient retrouvés, à l’infirmerie de Sakurai
après quelques semaines sans nouvelles, et que jun l’avait « enlacer» pour aller
faire un tour dehors. Il avait eu la même manière de poser des questions simples,
sur la saison, sur le temps. Des choses qui pouvaient paraître banales mais qui étaient chargées de quelque chose de bien différent.

Ah ça, pour s’être passer le mot, on pouvait clairement affirmer que oui. Mais à présent, oublions le problèmes « parents chiants en action » et pensons à soit-même, juste un peu. Allez jenifer, soit égoïste avec jun, et profiter un peu de cette soirée qui vous est offerte. Marcher là, dans ce parc à peine éclairé était probablement le meilleur moyen de s’occuper l’esprit autrement. Elle était surement l’une des rares, si on exclus les proches amis de jun, à le connaitre un peu amusant à ses heures (enfin, à ses minutes plutôt, étant donné qu’il n’est pas du genre à s’éclater durant des heures) Et ce soir, il en avait bien besoin, de se détendre un peu.

La compagnie de Jenifer lui était si agréable qu’il pourrai la prendre dans ses bras encore une fois juste pour la garder jusqu’au lendemain, il avait prit la facheuse habitude de vouloir la voir tous les jours, s’accaparer la présence de la demoiselle était devenue quelque chose de commun pour lui, la preuve ce soir. Elle était si apaisante aussi, c’était sa faute, et dire qu’il en devenait presque accro, flippant n’est ce pas ? Qu’il s’en fichait, il y avait prit goût, voilà tout.

C’est vrai, parler du temps semblait anodin, mais jun voulait prendre le temps de parler de tout, comme s’il fallait se souvenir de chaque chose lorsqu’il était avec elle, ainsi maintenant, il savait des choses banales sur elle, des choses que des amis ne prenaient pas toujours le temps de se demander, il trouvait cela important, de savoir des petis détails comme ça, il ne cherchait pas à le savoir sur tout le monde, il savait très bien qui il voulait connaitre, et qui ne l’intéressait qu’un peu.

Finalement, le nippon quitta le sentier pour avançer un peu sur l’herbe parfaitement tondue. L’étendue d’eau brillait au loin, et c’est bien par là bas qu’il décida d’avancer, une chance que ce parc possède un pont dont le bout se terminait dans l’eau, ainsi, aller sur le pont en question permettait d’être assis juste au dessus de l’eau, les pieds pendant dans le vide. Marchant avec jenifer, c’est en direction du pont qu’il allait, pont que jun traversa pour aller s’asseoir en son bout, de là, ils avaient l’étendue d’eau à perte de vue, et ils étaient à peine à l’écart du reste des promeneurs. S’asseyant au bord, il s’allongea à moitié, s’appuyant de ses mains pour avoir le haut du corps relevé, tout en fixant toujours devant lui l’horizon.

« Mon père veut que j’étudie le droit dès l’année prochaine »

C’est tout ce qu’il avait dit, l’air ailleurs, le ton bien trop calme pour affirmer qu’il était d’accord avec le choix de son géniteur. Ajouter à cela un sourire doux mais bien trop ironique, qui ne comprendrait pas son état d’esprit en cet instant ?

Mais elle était égoïste à sa manière, elle profitait largement de la présence du jeune homme, à chaque instant. C’était pour cela qu’elle lui avait dit qu’elle était contente d’être ici, pas seulement dans le parc, mais avec lui. Ces moments en sa compagnie lui faisant, sans qu’elle puisse réellement se l’expliquer, beaucoup de bien. Elle pouvait oublier toutes ces histoires, tous ces ennuis qui la poursuivaient depuis trop longtemps maintenant. Alors oui, oublions et profitons de l’endroit, du moment, ce serait avec plaisir. Et il était vrai qu’en fréquentant Jun, en apprenant à le connaître, elle avait découvert un autre côté de lui qu’il ne montrait guère, ce côté amusant, et parfois un peu pitre. Ils en avaient eu quelques uns, des fous-rires parfois , lorsqu’ils s’y mettaient tous les deux… Jenifer était aussi une personne avec toutes sortes de facettes à sa personnalité. Elle aimait rire et s’amuser, comme elle aimait les moments de calme et apaisant comme celui qu’ils étaient en train de passer. La jeune femme pouvait être souriante, comme elle pouvait entrer dans des colères froides plus que désagréables, mais ça, Jun n’y avait pas encore eu le droit, ou plutôt, cela ne s’était jamais produit en la présence du jeune homme, ses colères, elle les réservait pour ses moments de solitudes.

Mais que jun se l’accapare, cela ne lui posait aucun problème, bien au contraire. Voila une preuve de son égoïsme, elle aimait passer tout ce temps avec jun, elle aimait qu’il souhaite sa présence à ses côtés. Sans l’avouer, elle avait besoin de ces moments devenus quotidiens, elle aussi. jun était une des rares personnes qui ne lui rappelait pas de mauvaise souvenirs, qui lui ne lui rappelait pas le passé, et qui la comprenait, sans la juger. Alors oui, elle était égoïste parce qu’elle avait besoin de lui, et qu’elle se sentait bien auprès de lui. Ils avaient certainement cet effet apaisant l’un sur l’autre, au final les accidents de voiture évités avaient du bon, et ils s’étaient certainement bien trouvés.

Les fait d’apprécier et de connaître des choses simples était une autre chose que djé aimait chez jun. Tous ces détails qu’ils avaient appris l’un sur l’autre, quel goût ils aimaient, quelle saison et quel temps ils préférait… Pour djé, tout ces détails avaient tendance à définir une véritable amitié, un véritable lien, de ceux plus superficiels et moins importants. A ses yeux, c’était certainement lorsqu’on connaissait ces petits détails sur ces amis qu’on les apprenait à les connaître réellement. Il fallait connaître les recoins des personnalités de ses amis, pas seulement les grands traits ou les bons côtés, on ne pouvait pas apprécier de cette manière . Après, il s’agissait de sa vision des choses, c’est pour cela qu’elle se livrait sans mal aux questions de jun, ou à ses remarques qui pouvaient apparaître banales.

jun semblait savoir où il souhaitait aller et djé le suivit sans le contrarier. Les mains dans les poches de sa veste légère, ils s’approchèrent de l’eau calme. djé venait rarement ici, elle ne se souvenait plus de ce ponton au dessus du lac. Ils avancèrent jusqu’au bout et jun s’assit. La jeune femme elle, resta debout au bord du vide pendant quelques instants. Puis elle baissa les yeux à sa phrase. C’était donc ça, à nouveau… Son père ne pouvait-il pas le laisser faire ce qu’il souhaitait? Ou plutôt, la phrase correcte serait : leurs parents ne pouvaient-ils pas les laisser en pas faire ce qu’ils voulaient de leurs vies ? Finalement, la jeune femme s’assit au bord du pont, à côté de jun, mais plus droite, regardant au loin, ses mains sur ses cuisses.

« L'année prochaine? »

La jeune femme ne put s'empêcher de soupirer légèrement.

« Je ne pense pas qu'un tel ultimatum puisse résoudre quoi que ce soit... Mais tu sais que ce n’est pas moi qui vais lui donner raison… »

Sans le regarder, elle avait dit cela avec un sourire léger. Elle ne risquait pas de donner au père de jun, elle aurait sincèrement aimé que le jeune homme puisse vivre de sa passion, parce qu’en plus il avait beaucoup de talent. Finalement elle tourna la tête vers lui, un sourire très léger aux lèvres, étant à la fois calme et sérieuse. Puis elle détourna les yeux pour lever le visage vers le ciel sombres, ou du moins pas tout à fait puisque les lumières de Tokyo s’y reflétaient.

« Mais pour toi, est-ce que quelque chose à changer? »

Une nouvelle fois, elle abandonna le ciel pour regarder jun.

Est-ce que quelque chose avait changé dans ce que lui voulait faire? Dans ce qu’il souhaitait faire? Elle savait qu’il ne se découragerait pas, que s’il voulait continuer dans le saut en hauteur, il pourrait continuer selon son choix. Finalement, la jeune femme ramena ses jambes contre elle, passant ses bras autour des genoux pour le regarder. Oui, à son expression, elle comprenait tout à fait quel état son état d’esprit à cet instant. Ce n’était certes pas la première fois qu’il se disputait avec son père, mais djé avait l’impression que leurs anciennes altercations n’étaient pas aussi violentes que celle qui avait mis jun dans une telle colère. Quelle idée de mettre le jeune homme au pied du mur de cette manière…

jun non plus ne pensait pas qu’un tel ultimatum puisse servir à grand-chose, au lieu de motivé le jeune homme, ça ne pouvait que le forcer à se rebeller, dans un certain sens. Pourtant, à force d’entendre son père lui répéter que le basket ne mènerai nulle part, qu’il fallait faire des concessions pour avançer dans la vie, arrive un moment où on doute, où on se remet en question, chose à laquelle jun n’est pas vraiment habitué, lui qui de tout petit se contente de fonçer, de faire les bons choix, se pouvait-il que cette fois, il fasse fausse route, que le basket n’était pas le meilleur choix qu’il ai fait ? Fichu subconscient, tu finira par avoir raison de lui. Un bref haussement d’épaules, évidemment, ce n’était pas une solution de le mettre au pied du mur de cette manière, il en était suffisemment conscient pour aller à l’encontre de son paternel.

« Je sais bien »

Sans regarder jenifer, il sourit, nostalique. nathan le lui répétait souvent aussi, fais ce que tu veux, t’occupe pas du reste, c’est ta vie… Et oui, il lui arrivait d’être sérieux à ce meilleur ami, ce n’était pas pour rien qu’ils étaient amis, justement. Mais le pression mise par son propre père n’est pas simple à gérer au fond, bien sur qu’il foncerait, qu’il ferai ce dont il a envie, mais sans le soutien de ses parents, il faut le reconnaitre, c’est plus difficile.

Si quelque chose avait changer pour jun ? Sa réponse aurait pu être non s’il ne s’était pas mis à douter depuis quelques jours, lui d’ordinaire sur de lui, voilà qu’il se remettait en question, il y avait de quoi péter un cable. Mais il avait beau chercher des solutions, le basket faisait partit intégrante de sa vie, impossible pour lui d’abandonner cela, devenir un joueur professionnel, un rêve d’enfance, qui ne sait pas qu’il faut croire en ses rêves ? Balivernes apparemment, puisque les rêves sont justement fait pour s’évader de la réalité, hors, on ne fuit pas le monde réel, on ne l’évite pas, indéniablement, il resurgit.

« J’en sais rien, je sais plus. Le basket, c’est ce que j’aime le plus, je ne me vois pas arrêter, mais de là à me mettre mon père à dos, pff, je sais pas »

Soupirant, le brun posa son regard sur jenifer. Souriant, il étendit ses bras au dessus de lui, enchainant sur un ton moins sérieux, beaucoup moins sérieux.

« Mais bon, je ne pense pas trouver une réponse ce soir, alors autant oublié ça, pour le moment » Clin d’œil appuyant ses mots, il refixa l’étendue d’eau.

« Comment vas ton ami au fait ? »

duncan, celui qui avait en charge l’enfant. djé lui en avait parlé vaguement, mais il s’en souvenait assez bien pour prendre des nouvelles. Il savait qu’elle tenait au Golden Boy, il était donc naturel qu’il lui pose la question, ne serait-ce que pour savoir comment elle gérait cela.

Selon jenifer, il y avait deux sortes de rêves. Il y avait ceux qui ne sont pas réalisables, ceux qui doivent rester dans le domaine de l’abstrait et ne jamais devenir réalité. Et il y avait les rêves de vie, ceux pour lesquels on est souvent prêt à tout pour qu’ils se réalisent. Et oui, jun avait raison, s’était difficile de suivre son chemin quand votre famille décidait de vous tourner le dos, ou de vous envoyer sur une autre voie, elle savait ce que cela pouvait donner. Elle comprenait que le garçon en vienne à douter, c’était normal après tout, il aurait peut-être été plus inquiétant qu’il ne doute absolument pas, ce qui aurait pu être un signe d’obstination dangereuse. Et puis, après tout, se mettre un parent à dos, sauf si on ne l’aimait sincèrement pas, ce qui était bien rare, était toujours douloureux ou difficile. Non? Il y avait aussi les gens comme jenifer, qui s’était tristement résignée, et avait finalement abandonné l’idée de changer ses parents, au bout de longues années. La jeune femme avait choisi sa voix, elle avait hésité au début, mais maintenant elle ne regrettait rien. Elle deviendrait photographe, ou au moins elle ferait de son mieux, quitte à échouer un jour. jenifer n’avait pas envie d’accumuler de nouveaux regrets. Et elle aurait aimé épargner cela à son ami.

La jeune femme eut un léger sourire à son « je sais bien », regardant toujours l’eau calme à peine troublée par le saut de quelques poissons, par un souffle léger. Puis elle lui posa la question dont elle ne se doutait qu’à moitié . L’étudiante aurait eu tendance à lui dire la même chose quenathan, même si elle ne le connaissait pas vraiment. Qu’il vive sa vie, qu’il se fasse plaisir, qu’il devienne basketteur professionnel. Elle l’en savait capable, ou du moins elle croyait dure comme fer en lui… Mais c’était peut-être un peu trop demander que d’avoir un père qui érige un mur pour vous barrer la route?

« Je comprends… »

Sa voix était un peu perdue, comme si elle était en train de penser à une possible solution. Il savait bien ce qu’elle pensait de tout cela, qu’elle était prête à l’encourager et le soutenir, mais rien ne pouvait remplacer le soutien d’une famille. Alors elle n’ajouta rien, ou plutôt elle n’eut pas le temps, car elle fut tirée de sa réflexion par le ton bien moins sérieux de jun. Elle tourna la tête vers lui avec un sourire amusé . Elle hocha la tête vigoureusement avec un « d’accord ». Qui sait, peut-être que la réponse allait lui tomber du ciel, mais elle en doutait plutôt fortement. Se tournant à nouveau vers le lac, le menton posé sur ses genoux, elle fut étonné de sa question.

« Mon ami? »

Un instant la jeune réfléchit. Puis cela lui revint, c’est vrai qu’elle lui avait vaguement parlé de l’héritier et de son demi-frère. La jeune femme parla avec une sorte de sérieux étrange, pas réellement grave. Ce n’était pas un sujet tabou, certainement pas, mais cela évoquait énormément de choses, non ? Pas des plus agréables.

« Ah, duncan. Il va mieux ,j’ai l’impression. Et on se parle un peu plus, un peu plus… Comme avant. »

Avant son départ.

Laissant un vague silence planer, elle le brisa en se tournant vers jun avec un sourire amusé, comme si de rien n’était, comme si elle avait parlé de n’importe quoi d’autre. Ils avaient décidé de ne pas se gâcher la soirée non ? En aucun cas la jeune femme n’avait envie de laisser de mauvais souvenirs encore trop présents remonter à la surface et gâcher ce moment, en aucun cas. Alors elle ajouté , avec son air habituelle, enjoué et malin, qui lui conférait à la fois un côté innocent et si féminin :

« Le petit est vraiment adorable, c’est agréable de s’en occuper, il sourit tout le temps. »

Oui, Shota n’était pas un enfant difficile, c’était plutôt un petit ange.

jenifer avait donc ajoutait cela légèrement, en souriant, pour détendre l’atmosphère à nouveau. Finalement, elle étendit à nouveau ses jambes avant de se laisser aller en arrière sur le ponton, s’allongeant, une main sur le ventre, pour regarder sagement le ciel. Elle était très bien là, vraiment bien, elle ne pouvait pas le nier. Elle regarda le profil du jeune homme en souriant, puis le ciel à nouveau, un air apparemment heureux, ou une émotion proche de cela sur le visage.

L’ouverture d’esprit est une chose que tout le monde n’a pas, il fallait donc en
être conscient quand on en faisait preuve, et jenifer n’avait rien à envier à
personne de ce côté-là. Ne pas juger les autres, se renseigner avant d’avoir une
opinion, qu’il était fier d’avoir une amie comme elle, de pouvoir parler en
sachant pertinemment qu’elle ne fera que donner son avis, sans chercher à
convaincre ou à critiquer, bien que la critique soit bonne à entendre parfois,
c’est aussi une chose qu’il faut reconnaitre.

Le changement de sujet fut
donc indispensable, mais si la question posée par jun n’avait pas été là pour
penser totalement à autre chose, sinon il aurai demandé un truc dont il se
fichait, hors, l’état de l’ami de jenifer l’intéressait, même un peu. Les amis de
tes amis sont mes amis, c’est pourtant connu non ? =) On ira pas jusque là bien
évidemment mais on aura compris l’essentiel. Ainsi, ça semblait aller mieux
entre eux, à la bonne heure, jun n’en demandait pas plus. C’est sincèrement
qu’il était heureux pour elle, oui pour jenifer plus que pour le dénommé,
normal après tout.

« C’est tout ce que je demandais »

Que ça aille mieux entre eux deux. Et ça se lisait sur son visage à
nouveau doux, les yeux plissés du fait de son sourire. Ils avaient de la chance
qu’il fasse aussi bon ce soir, jun était heureux de pouvoir passer sa soirée
ici, dans ce parc, c’était si chaleureux, que même la bise ne pourrait
rafraichir cette atmosphère, il comptait en profiter encore un peu, mais le fait
de reporter son regard sur elle, et de la fixer comme il était en train de le
faire lui rappela certains moments, du moins, un moment en particulier, qu’il
préférait chasser de sa tête, là tout de suite. Cette indéniable besoin de la
voir tous les jours, rares étaient les personnes pour qui il pouvait affirmer
s’être attaché de la sorte.

« Ça doit l’aider, d’avoir une
présence féminine, s’occuper d’un enfant, c’est pas évident, surtout quand on ne
s’y attends pas »

Pensif en parlant, lui aussi semblait vraiment
prendre la chose à cœur, il comprenait bien le fait que puisse se reposer
un peu sur la jeune femme, c’est bien connu, les femmes sont meilleures dans ce
domaine, instinct maternel, comme on dit =).

« Aaah
–soupira t-il- Ce que j’aimerai revenir à cette époque, quand je ne
comprenais rien à la vie et que seule l’envie d’être changé me préoccupait !
» Fit-il plein d’entrain, avant de sourire en fixant le ciel, lui aussi
s’étant allongé sur le ponton.

« Dommage qu’il ne fasse pas plus
chaud, on aurai pu se baigner »

Le pire, c’est qu’il semblait
on ne peut plus sérieux dans sa phrase, alors qu’il regardait l’étendue d’eau,
comme s’il maudissait le temps pourtant agréable qui règnait. Quoi, jun, des
idées étranges desfois ? Et bien, ne vous ai-je pas dis qu’il lui arrivait, de
temps en temps, d’être du genre à se laisser aller ?

L’ouverture d’esprit? Il était fier d’avoir une telle amie? Si elle l’avait su, elle en aurait certainement rougi, de manière tout à fait adorable . C’était certainement un des plus beaux compliment qu’on pouvait lui faire. On le savait, Sayako était très naturelle, elle ne calculait pas sa manière d’agir, sa manière d’être avec les autres, le plus souvent, elle agissait par instinct, ou de manière impulsive, sans pour autant faire n’importe quoi, bien sûr. Pourtant, elle ne s’était pas gênée, quelques fois, pour dire à son ami ce qu’elle pensait . La critique n’était pas quelque chose de foncièrement négatif, même si le terme pouvait apparaître ainsi. La critique peut faire avancer, c’est prouvé n’est-ce pas? Il fallait simplement dire les choses de manière douce, pour ne pas brusquer, ne pas choquer, et encore moins braquer quelqu’un . Enfin, Jenifer était une personne franche, elle ne pouvait pas s’empêcher de dire ce qu’elle pensait, mais elle n’était pas du genre à le ressasser pour convaincre la personne que c’était elle qui avait raison, loin de là. Chacune son opinion, juste ou fausse, cela n’était que subjectivité.

La jeune femme fut étonnée que jun mette ce sujet sur le tapis. Non pas qu’elle soit vraiment surprise qu’il s’en souvienne, mais à vrai dire elle n’en avait que peu parlé, pourtant, il s’inquiétait de la situation. Alors jenifer lui expliqua que les choses allaient mieux, elle en était heureuse elle aussi, mais elle l’était plus de voir son ancien ami émerger, sortir du marasme dans lequel il était plongé quelques temps auparavant. « C’est tout ce que je demandais ». S’était-il inquiété? Après s’être allongée sur le ponton, la jeune femme tourna la tête vers le brun. Il souriait, sincèrement. Elle était touchée.

« C’est gentil. »

Il est vrai que cette histoire avait fait souffrir jenifer, mais elle ne s’en plaignait pas, jamais, puisqu’après tout, c’était de sa faute. Du moins à ses yeux, même si c’était bien plus compliqué que cela. Mais oui, maintenant ça allait mieux, et jenifer ne pouvait pas nier que la présence de jun lui avait été très bénéfique pendant cette période difficile de sa troisième année. Il lui redonnait le sourire si facilement… Que cela en était déstabilisant parfois, elle ne pouvait pas le nier . Moins déstabilisant que ce moment particulier qui avait eu lieu à l’hôpital. Si jun y pensait en la fixant ainsi, alors qu’elle regardait simplement le ciel en parlant de Shota, elle avait tendance à y penser souvent, et encore plus lorsqu’elle était en sa présence. L’étudiante ne montrait rien, ils n’en parlaient pas, mais elle ne savait pas ce qui était le mieux. A vrai dire, elle avait certainement peur de perdre Jun, d’une manière ou d’une autre, et c’était pour cela qu’elle n’osait pas en parler. Il le faudrait pourtant.

« Oui, shooto apprécie aussi je pense… C’est bien qu’il ait pu le garder avec lui, cet enfant lui fait du bien. »

Car cela aurait bien pu tourner autrement, si Keiji n’avait pas accepter ce marché avec son père. Shota avait beau être son demi-frère, il s’en occuper à merveille, comme au début, quand il l’avait découvert. Et il était vrai que la jeune femme avait cet instant maternel, ce feeling avec les enfants, quelque chose qui pouvait les calmer, dans la majorité des cas. Mais à la remarque de jun, la jeune femme ne put s’empêcher de rire, franchement, amusée de cette remarque tombée ainsi.

« J’aimerais bien voir ce que ça donnait, toi en couche-culotte tiens. »

Jenifer lui adressa un sourire mutin, n’empêche, ça aurait été à voir, ne?

Finalement, à sa remarque sur la température et une possible baignade, la jeune femme se redressa, s’étirant par la même occasion, et lui adressa un sourire un peu similaire, amusé et plein d’entrain. Jenifer retira sa veste et se tourna vers lui, accroupit à son niveau.

« On peut toujours se baigner, ça sera un peu frais, mais mon chauffeur nous apportera des serviettes. »

Si jun était sérieux dans sa proposition, la jeune femme aussi, totalement. Elle avait envie de se baigner ,peu importait la température, il ne faisait pas trop froid. S’asseyant sur le ponton, elle retira chaussures, chaussettes, pantalon, puis sa tunique, se retrouvant en sous vêtements noirs et simples dans la pénombre du ponton. Puis, s’asseyant sur le bord, elle glissa doucement dans l’eau, avec un léger frisson. Mais on avait souvent l’impression que l’eau était plus chaude que la température extérieure, et c’était largement supportable. Oui, sur un coup de tête, elle était allée dans l’eau, ça pouvait arriver souvent les choses come ça avec Jenifer, même s’il était rare qu’elle accepte de dévoiler son corps encore, le lac n’était pas énormément éclairé, peut-être cela avait-il aidé. Nageant un peu pour ne pas avoir froid, elle se retourna, à quelques mètres seulement du ponton et lança avec un sourire :

« Tu viens? »